« L’or ne vaut rien, il ne faut pas avoir peur de lui, il est comme les scorpions qui ne piquent que celui qui a peur ». Dans son livre passionnant “Le Chercheur d’Or”, l’écrivain franco-mauricien et lauréat du prix Nobel, Jean Marie Gustave Le Clézio, met en scène Rodrigues, surnommée la « Cendrillon des Mascareignes ». Maintes fois convoitée pour ses ressources, Rodrigues a su toutefois conserver son identité. Petite île volcanique aux allures d’île Maurice d'il y a 30 ans, elle s’évade de la société moderne et invite à la simplicité, tel l’or rare convoité des temps modernes. 

Ici, c’est le voyage sur-mesure qui dicte le chemin. On suit le paysage vallonné, où paissent des vaches et des chèvres en y croisant quelques enfants qui chantonnent le long des routes jusqu'à l'école. Des trois îles principales de l'archipel des Mascareignes, c'est la plus septentrionale et la plus isolée ; elle est ainsi peu peuplée et chacun y vit paisiblement auprès de sa famille, de ses plantations et de ses animaux.

Pour se rendre au coeur des villages à la fois si accueillants et sympathiques, il faut emprunter des routes sinueuses qui traversent l’île bordée de criques, de plages et de grottes calcaires entourées de bas-fonds. Celles-ci plaisent aux kite surfeurs, nageurs et ceux qui aiment se dorer au soleil. Port Mathurin, capitale et unique port de l'île, est le village emblématique de Rodrigues à découvrir absolument !

Ici, pas d’embouteillage, aucun feu de signalisation, pas de passants pressés. Aux quatres coins du village, on déniche les boutiques familiales, petits restaurants, ateliers de conceptions artisanales et bistrots ou on y vient jouer aux dominos. On admire aussi de vieilles échoppes qui se démarquent par les couleurs vives de leurs murs peints à plusieurs reprises. Aux abords du “grand marché” du samedi matin, les langues se délient et les conversations s'emballent, jusqu'à être interrompues par le bruit des bus qui semblent sortir d’une autre époque. Une authenticité exceptionnelle qui en fait la plus grande des richesses rodriguaise ! 

Autre atout charme de l'île, ses habitantes. Très actives, elles exercent souvent plusieurs métiers et jouent un rôle capital dans l'économie du pays. A la marée basse, la piqueuse d’ourite, un harpon à la main et chapeau de paille sur la tête, arpente d’un pas décidé les eaux tièdes et peu profondes, attentive au moindre mouvement dans les cavités des récifs. Imperturbable, elle longe des kilomètres de récif sur des rochers glissant tout en évitant de s’enliser dans le sable et la vase. Elle chasse l’ourite, le poulpe - une spécialité locale - qu’elle mettra à sécher au soleil pour le cuisiner en curry, vindaye ou daube. 

Au rythme du séga tambour à l’influence afro malgache, la Rodriguaise nous invite dans sa cuisine pourtant si modeste. Généreuse, elle réunit les produits du terroir, combinant herbes et condiments, pour faire valser dans sa marmite les saveurs locales. Sa table, mélange d’histoire, de traditions et d’influences créoles, raconte une histoire ; celle qu’elle vous invite à découvrir lors d’un repas chez l’habitant à apprécier en toute humilité. Une ambiance paisible de vie insulaire dont il est souvent difficile de se défaire, et que seuls les plus curieux découvriront lors d’un voyage sur-mesure à Rodrigues.